Revue de Presse : Covid : l’image des syndicats s’améliore avec la crise

La dernière édition du baromètre d’image des syndicats que réalise Harris interactive pour la CGT montre une remontée de la confiance dans les organisations de salariés.

Quel impact a la crise du Covid sur l’image des organisations de salariés dans la population en général et chez les salariés en particulier ? Plutôt bon, selon le dernier baromètre d’image des syndicats que « Les Echos » se sont procuré. L’édition 2020, finalisée en décembre, s’appuie sur un sondage réalisé par Harris interactive du 15 au 31 octobre pour la CGT, soit sept mois après le premier confinement. Elle montre une hausse de la confiance des Français qui ne date d’ailleurs pas de l’épidémie mais de 2019, marquée par le conflit des retraites.

Au total, 47 % des Français sondés ont répondu avoir confiance dans les organisations de salariés l’an dernier. C’est 6 points de plus qu’en 2018, et 2 points de plus qu’en 2019. A contrario, 51 % ont dit ne pas leur faire confiance l’an dernier. C’est encore beaucoup, mais peu, comparé aux 59 % de 2016 et 58 % de 2018, des records de défiance depuis la création du baromètre, en 1994.

Une valeur refuge

Cette poussée se constate aussi chez les salariés. Historiquement plus positifs que l’ensemble des Français, ils sont redevenus majoritaires à déclarer leur faire confiance l’an dernier, à 51 % précisément. C’est certes sur le fil, mais le franchissement des 50 % n’était pas arrivé depuis 2012.

Ce sursaut n’est pas une totale surprise. La série longue du baromètre montre qu’en temps de crise, les syndicats sont plutôt une valeur refuge. L’édition de 2021 permettra de dire si cela se confirme aussi sur la crise atypique provoquée par l’épidémie, dont l’impact sur l’emploi devrait s’amplifier dans les prochains mois.

Ce n’est pas le moindre de ses intérêts, le sondage Harris interactive passe aussi au crible les cinq confédérations représentatives. En 2020, les Français font un peu plus confiance à la CFDT pour défendre leurs intérêts qu’à la CGT, FO venant en troisième. Avec a contrario une hausse des plus petits syndicats (Sud-Solidaire ou Unsa), qui affichent cependant des scores de moins de 25 %.

La baisse existe aussi chez les salariés pour la CGT, mais bien plus limitée puisqu’elle perd seulement 2 points, à 47 % de confiance. La centrale de Philippe Martinez qui dépassait continûment la CFDT depuis le début des années 2000, est revenue au même niveau que cette dernière. Celle qui lui a ravi la place de premier syndicat français en 2017 est stable après une hausse de 4 points en 2019, à 47 %.

La CGT jugée combative et présente

L’image de la CGT reste cependant solide auprès des salariés, même si elle se dégrade sur certains items. Les trois quarts des salariés la jugent combative et présente. Un tiers pointe le fait qu’elle est disponible, respectueuse de l’avis des salariés. Plus de la moitié l’estime capable de propositions, indépendante, soucieuse de l’unité d’action, ouverte et constructive. En revanche, 44 % seulement la jugent constructive et moins d’un salarié sur quatre la juge réaliste et efficace…

Le baromètre montre par ailleurs que malgré la crise, les salariés conservent une dose d’optimisme sur « les avancées significatives » qu’il leur semble possible d’obtenir sauf sur deux points : la revalorisation des salaires et la réduction du temps de travail. Emploi des jeunes et égalité hommes femmes sont en tête, avec les trois quarts des salariés qui y croient. Pénibilité au travail, démocratie dans l’entreprise, lutte contre la précarité mais aussi pour la création d’emplois sont aussi des sujets jugés crédibles. Avec cependant une chute concernant l’emploi avec 60 % des salariés qui y croient contre 81 % en 2019. Est-ce la nature particulière de la crise ? En 2009, la chute avait été plus vertigineuse, frôlant les 50 %.

Enfin, parmi les priorités attribuées aux syndicats, il faut noter la poursuite de la progression de celle de l’égalité femmes-hommes , soutenue par 58 % des salariés aujourd’hui contre à peine plus de 30 % à la fin des années 2000 et la montée de l’exigence de lutte contre le racisme depuis 2018 qui est revendiquée par un tiers des salariés.

Leïla de Comarmond

https://www.lesechos.fr/economie-france/social/covid-limage-des-syndicats-sameliore-avec-la-crise-1308581?fbclid=IwAR0lOdhWe9MCFfSRf6mf_zKBFuGPXr48iceF3jVcReF1DfgXrOxnzCQ9aAo#utm_source=le%3Alec0f&utm_medium=click&utm_campaign=share-links_facebook

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.