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« Une entreprise avec 700 intérimaires, ça pose la question à personne ? », a commenté le délégué CGT. « Aujourd’hui nous donner des leçons sur les intérimaires, on trouve ça relativement déplacé alors que Renault a une enquête sur le dos à ce sujet-là », ajoute-t-il. »
L’usine de Seine-Maritime emploie quelque 700 intérimaires. Beaucoup trop, selon la CGT.
L’usine Renault de Sandouville (Seine-Maritime), qui vient d’être condamnée à fermer provisoirement pour protéger travailleurs du Covid-19, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour recours abusif à l’intérim, selon le parquet du Havre.
« Nous, on a été auditionnés pendant six heures. Beaucoup de personnes ont été auditionnées, toutes les boîtes d’intérim et tout ça », a déclaré jeudi Nicolas Guermonprez, délégué CGT, premier syndicat à l’usine qui emploie 1 848 personnes en CDI.
Deux fois moins d’intérimaires en un an et demi
« Quand l’enquête a commencé, il y a à peu près un an et demi, il y avait 1 500 intérimaires, 15 000 contrats d’intérim sur l’année. Aujourd’hui c’est divisé par deux », a-t-il ajouté, estimant le chiffre actuel encore élevé.
Le procureur de la République du Havre François Gosselin a juste indiqué à l’AFP vendredi que « cette procédure était toujours en cours ». « Il n’y a aucune mise en cause à ce jour de Renault par la justice sur le recours à l’intérim à Sandouville » a réagi de son côté Renault.
FO « ne crache pas dans la soupe »
Pour Fabien Gloaguen, délégué FO à l’usine de Sandouville, « avoir recours aux intérimaires, c’est toujours bon signe, même si, nous, on a toujours mis en avant la nécessité d’embaucher en CDI […] Évidemment, on souhaite mieux, mais on crache pas dans la soupe, ça donne du boulot à des gens ».
Selon l’avocat de la CGT, Nicolas Capron, le syndicat s’est porté partie civile le 18 juin 2018 dans cette enquête partie d’un procès-verbal de l’inspection du travail.
Protections contre le Covid-19 : la direction fait appel
Renault avait été contraint le 7 mai par la justice de fermer provisoirement son usine de Sandouville, en raison de mesure de protections jugées insuffisantes contre le Covid-19. La direction a annoncé faire appel de cette décision également déplorée par FO, deuxième syndicat du site, la CFE-CGC et la CFDT. Lundi, la ministre du Travail Muriel Pénicaud s’était dite « choquée » par la CGT, à l’origine de la décision de justice, et avait regretté que 700 intérimaires n’allaient pas pouvoir reprendre le travail du fait de la fermeture de Sandouville, ce qu’avait également souligné FO.
« Une entreprise avec 700 intérimaires, ça pose la question à personne ? », a commenté le délégué CGT. « Aujourd’hui nous donner des leçons sur les intérimaires, on trouve ça relativement déplacé alors que Renault a une enquête sur le dos à ce sujet-là », ajoute-t-il.