CONTESTATION La mobilisation pour empêcher la fermeture prochaine d’un bureau de poste de Rezé prend de l’ampleur
- Jeudi 4 février, un rassemblement est organisé devant le bureau de poste du quartier des Trois-Moulins à Rezé à partir de 8h30
- Comme au moins une dizaine de bureaux de l’agglo nantaise ces dernières années, il doit fermer ses portes d’ici à cet été.
- « Mais les services ne disparaissent pas, au contraire ils deviennent plus accessibles», estime La Poste.
Ils sont déjà près de 1.500 à avoir signé la pétition en ligne, autant sur papier, et ne comptent pas s’arrêter là. A Rezé, au sud de Nantes, un collectif d’usagers est vent debout contre la fermeture annoncée de l’un des trois bureaux de Poste de la commune, celui du quartier des Trois-Moulins. Ce jeudi, ils organisent un rassemblement pour tenter de sauvegarder ce lieu, fréquenté par 300 personnes par jour selon eux, qui doit fermer ses portes cet été. Rezé et ses 43.000 habitants ne disposeraient alors plus que de deux bureaux de Poste.
« C’est tout simplement inacceptable, écrit le collectif. Cette fermeture priverait la population du sud de Rezé d’un service public de proximité et pénaliserait les personnes les plus fragiles. » Le syndicat Sud PTT, qui appelle à ce rassemblement, a déposé un préavis de grève illimité.
« Des points relais avec des horaires élargis »
A la direction du groupe La Poste, on confirme ce projet même si le son de cloche est évidemment différent. Le mot «réorganisation» est préféré à celui de « fermeture », alors qu’une petite dizaine de bureaux de l’agglomération nantaise (Nantes, Vertou, Saint-Jean-de-Boiseau…) ont bel et bien baissé le rideau depuis quelques années.
« Mais les services ne disparaissent pas, au contraire ils deviennent plus accessibles, assure Anthony Gilles, directeur de la communication du groupe pour la Loire-Atlantique et la Vendée. Dans le cas des Trois-Moulins, qui fait principalement du courrier et du colis, ces activités seront transférées vers des points relais [chez des commerçants type bureaux de tabac] qui proposent des horaires élargis. Par ailleurs, nous rénovons à partir de ce vendredi et jusqu’à fin juillet le bureau de Pont-Rousseau, le plus fréquenté de la commune, ce qui permettra une meilleure qualité de service avec un renfort de personnel. »
Des choix « sans tenir compte de l’avis des élus »
Des arguments avancés à chaque mobilisation (et il y en a eu un certain nombre) qui peinent à convaincre les usagers. A quelques kilomètres de là, à Bouguenais, l’inquiétude se fait aussi sentir. Là encore, des pétitions ont été lancées pour tenter de préserver le bureau des Couëts, menacé. Et la colère s’exprime ailleurs sur le département, et aussi parmi les élus : il y a quelques jours, les six maires de la communauté de communes sud Estuaire ont publié un communiqué pour dénoncer, conjointement, la « diminution progressive des horaires d’ouverture des bureaux de poste sans tenir compte de l’avis des élus, ni des citoyens. »
Pas de quoi changer les plans du groupe, qui a pourtant déjà cédé par le passé face à la contestation, comme pour le bureau de Saint-Joseph-de-Porterie à Nantes. « Ces expressions nous rendent paradoxalement fiers, car ils démontrent à quel point les gens sont attachés à nous, avance Anthony Gilles. Il faut rassurer les clients sur le fait que nous seront toujours présents, et qu’il s’agira plutôt d’un changement des habitudes. »
« Cela pénalise durement les usagers, notamment les personnes âgées qui ne possèdent pas de moyens de locomotion pour se déplacer, ni d’internet, ni de carte bancaire et qui ont besoin d’une présence physique au guichet, répondent les élus de Sud Estuaire. Pour chaque commune, le service public de la poste permet de maintenir du lien social qui, certes peut représenter un coût. Mais son maintien est plus que nécessaire. »