La plateforme industrielle du courrier, situé à Orvault, perd le tri du courrier du Maine-et-Loire. Ce transfert vers Tours entraîne la suppression de 26 postes. L’appel à la grève lancé ce mardi 16 mars est reconduit pour mercredi par trois syndicats.
À quelques mètres des magasins de la route de Vannes qui ne désemplissaient pas, ces postiers se battaient, ce mardi 16 mars, pour sauver leurs emplois. Dès 11 h, une quarantaine de salariés de la plateforme industrielle du courrier (Pic) de La Poste ont répondu à l’appel lancé par quatre syndicats, Sud PTT, la CGT, FO et la CFDT.
La raison de leur mobilisation ? Le transfert du tri du courrier du Maine-et-Loire vers la plateforme de Tours. « À sa création, la plateforme d’Orvault traitait les courriers de la Loire-Atlantique, puis, en 2008, ceux de la Vendée, raconte Emmanuelle Étienne, secrétaire du syndicat Sud PTT 44 et 85. Il y a trois ans, lorsque nous avons récupéré le courrier du Maine-et-Loire, la direction nous présentait ce transfert comme l’assurance de la pérennité du site. Il faut croire que cela n’était pas le cas… »
340 salariés travaillent sur le site orvaltais et entre 20 et 60 intérimaires viennent gonfler les effectifs. Avec ce transfert à Tours, la Pic d’Orvault perdrait 26 emplois. « On nous annonce aussi entre 12 à 15 suppressions de postes sous prétexte de la baisse du trafic du courrier », ajoute Emmanuelle Etienne. Dans un communiqué, la direction de La Poste indique que l’activité courrier a encore chuté de 17 % en 2020, en raison de la crise sanitaire. « Un particulier envoyait 50 lettres par an en 2010. En 2019, il en envoyait 10, et en 2025, il n’en enverra plus que deux. »
Mais cette restructuration n’est pas la seule inquiétude des syndicats. « Nous demandons aussi la titularisation des CDI intérimaires par La Poste », a souligné Rémi Dubasque, secrétaire adjoint FO Com 44. « Cette réorganisation va entraîner une pression managériale. Il n’y a pas assez de roulement sur les postes, ce qui est usant », a estimé Thierry Dubo, référent courrier CFDT. Plus largement, Thierry Contoux, de la CGT, lui, a dénoncé « un manque de respect. Une telle annonce dans un climat si anxiogène, c’est impossible de l’accepter ». La direction, elle, s’engage à ne procéder « à aucun licenciement, ni aucun temps partiel imposé. Tous les postiers retrouveront un emploi dans la nouvelle réorganisation ».
Après une réunion, mardi après-midi, avec la direction « qui n’a rien donné » et un vote du personnel présent, trois syndicats CGT, FO et Sud PTT ont décidé de reconduire l’appel à une grève illimitée, ce mercredi 17 mars.