Orange – Crise Sociale : l’humain sacrifié sur l’autel de la rentabilité !

En 2009, une crise sans précédent secouait France Télécom (devenue Orange) avec une vague de suicides ayant conduit à la condamnation de ses dirigeants.
Aujourd’hui, 15 ans plus tard, Orange fait de nouveau la une des médias, non pour son rôle dans les JO 2024, ou pour ses bons résultats financiers, mais une nouvelle fois pour son actualité dramatique :
Depuis début 2024, un grand nombre de décès touchent Orange, la CGT a dénombré 3 suicides sur SCE et 4 suicides et une tentative de suicide à la DTSI dans laquelle 5 expertises sont en cours pour analyser ces accidents dramatiques. Les autres entités d’Orange ne sont pas épargnées …
 
La direction d’Orange : Dans le déni d’une crise sociale ?
Pour la direction d’Orange, il n’y a pas de crise sociale. Selon eux, la transformation de l’entreprise est inévitable pour assurer sa survie, tout en restant attentif aux conséquences humaines. Pourtant,

 

  •  La prévention dans sa globalité est insuffisante : Bien que des dispositifs de prévention existent, issus des accords de 2010, la réalité démontre leur inefficacité à enrayer les souffrances actuelles. Les indicateurs de suivi internes, jugés « acceptables » par le DRHG, occultent la détresse réelle des salariés.
  • L’enquête CNPS est repoussée : Prévue pour décembre, l’enquête sur les conditions de travail est constamment repoussée, démontrant l’absence de priorisation de cette problématique.
  • Adaptation de la charge de travail : la direction lance une évaluation de nos dispositifs d’analyse et de régulation de la charge de travail. Enfin, mais il y a urgence !

 

Quand la rentabilité prime sur l’humain, les RPS refont surface !
Les rapports annuels des médecins du travail, les enquêtes internes et les expertises sont unanimes : les risques psychosociaux (RPS) et la souffrance au travail se propagent à nouveau chez Orange. La stratégie de l’entreprise, axée uniquement sur les résultats financiers, néglige totalement le bien-être des salariés. La pression, les restructurations répétées et des objectifs irréalistes sont devenus le quotidien des employés, engendrant des conditions de travail insoutenables et mettant à mal leur santé mentale et physique.
Pour la CGT FAPT, « trop, c’est trop !  » Il est urgent d’agir pour empêcher une nouvelle crise sociale majeur
Un seul suicide est déjà un de trop. Que dire quand ces drames se multiplient ? Malgré nos nombreuses alertes sur la souffrance au travail, ni l’État, principal actionnaire, ni la direction d’Orange n’ont pris les mesures nécessaires.

 

  • Nos revendications immédiates pour protéger les salariés :
    1. Stop aux restructurations destructrices en suspendant immédiatement tous les projets qui fragilisent les équipes et accroissent les tensions, menaçant la cohésion et le bien-être des salariés.
    2. Redéfinir la stratégie de l’entreprise en plaçant l’humain et la prévention des RPS au cœur des priorités, et renouer avec un dialogue social sincère et constructif.
    3. Relancer le contrat social en restaurant les engagements du contrat social pris lors de la première crise sociale et redonner aux IRP (CHSCT/CSSCT, DP/RP) leurs prérogatives pour assurer une meilleure protection des salariés.
    4. Réévaluation de la charge de travail et recrutement : Réadapter les effectifs pour faire face à une charge de travail excessive et arrêter l’utilisation des outils de suivi purement orientés sur la productivité. Nous demandons une meilleure évaluation des besoins pour garantir des conditions de travail humaines.
    5. Reconnaissance et rémunération en valorisant le travail des salariés par des augmentations salariales décentes et une reconnaissance effective des efforts fournis. La reconnaissance passe aussi par des conditions de travail dignes et respectueuses.
    6. Enquête approfondie sur les conditions de travail : Relancer l’enquête CNPS, au-delà des enquêtes internes (Voice Up), pour évaluer le stress et améliorer concrètement les conditions de travail.
    Nos propositions pour un vrai changement : Plaçons l’humain au centre des décisions
    • Associer les Instances Représentatives du Personnel (IRP), les Services de Santé au Travail (SST) et les salariés à toutes les étapes des projets, garantissant une approche collective pour une meilleure prise en compte des impacts humains.
    • Réévaluer les méthodes de travail récentes telles que le télétravail et le flexdesk, pour minimiser les effets négatifs sur la santé des salariés et améliorer leur bien-être.
    • Mettre à jour les outils de mesure de la charge de travail, avec des indicateurs transparents accessibles à la commission de suivi incluant syndicats, SST et direction, pour évaluer et corriger les dérives.
    • Appliquer et renforcer les accords existants, notamment ceux sur les expérimentations et les méthodes de travail, pour prévenir de nouveaux drames.

 

Ne restons pas silencieux face à la souffrance au travail, c’est l’affaire de tous !
Les salariés d’Orange ne peuvent plus attendre. Il est temps de changer de cap et de replacer l’humain au cœur des décisions.

Avec la CGT FAPT, tous ensemble, faisons entendre nos voix pour que ces drames ne se reproduisent plus jamais et pour un changement réel !

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