Le 2 août était présenté au Conseil d’Administration les comptes
semestriels du Groupe La Poste. Son chiffre d’affaires augmente de 4% à
17Mds€, avec un résultat net à 461 millions d’€ contre 919 millions en
2022.
La période Covid, avec l’augmentation des livraisons à domicile est
derrière nous, le e-commerce est à la baisse et le nombre de colis
également, tout en restant important.
Le numérique et surtout la CNP prennent le relais…
La Banque Postale augmente son chiffre d’affaires de 26% grâce aux résultats de la CNP.
L’annonce du CA : le Comité de Surveillance de La Banque Postale vient de débarquer son
Directeur Général, Monsieur Phillipe Heim, au motif qu’il n’aurait pas atteint ses objectifs ?!?!
Le N°2, débarqué lui aussi début juillet, et des changements à la tête de La Banque Postale
qui interpellent…
Quelles en sont les véritables raisons ? La non résistance au stress test de la Banque
Centrale Européenne (BCE) sur les banques européennes ? La mauvaise gestion de la
Banque de Financements et d’Investissement (BFI) ? De la banque de détail ? La stratégie ?
Dans le même temps, GEOPOST encaisse le ralentissement du e-commerce et subit ses
investissements douteux à l’image de DPD BRT en Italie pour lequel, après enquête du juge
anti-mafia de Milan, Géopost comme l’ensemble des opérateurs colis du pays, se retrouve à
payer une amende de 176 millions d’€uros pour fraude fiscale et sociale par le biais de ses
nombreux sous-traitants non déclarés. Des millions d’€uros qui manqueront à la Sécurité
Sociale Italienne…
Cherche repreneur pour DPD STUART, sinon l’activité sera arrêtée et se soldera par une
perte de 134 millions d’€uros.
Dans ce secteur également, après l’implantation rapide de plusieurs opérateurs c’est
aujourd’hui un repositionnement qui en diminue fortement le nombre. Baisse d’activité, lutte
des livreurs, procès devant les tribunaux, projet de directive européenne sur la présomption
de salariat, des riverains contre les nuisances des « dark stores »… auront-ils eu raison de ce
modèle ?
L’aménagement des règles sur la mise en place des Zones Faibles Emissions (ZFE), prévue
pour 2025, amène le groupe à suspendre l’activité d’Urby, logistique urbaine, et déprécie
l’activité de – 45 M d’€uros. Hasard du calendrier, le 2 août, jour de ce Conseil, est également
le jour ou l’humanité a dépensé l’ensemble des ressources que la terre peut régénérer en un
an. Le climat attendra…
Au-delà, c’est tout le modèle de sous-traitance qui est interrogé tant il est important
dans le groupe, principalement sur la branche GEOPOST, débordant sur l’activité de La
Poste SA et représentant un tiers du chiffre d’affaires du groupe. Ce « modèle »
interroge, tant il est imprégné dans la vision du groupe.
La CGT FAPT interpelle régulièrement nos dirigeants sur le recours massif à l’intérim (23 000
Equivalent/Agent/Année à La Poste SA) quand les départs représentent 25 000 postiers sur
deux ans, à la sous-traitance qui renvoie les responsabilités sociales et environnementales du
donneur d’ordre sur les entreprises avec lesquelles elle sous-traite… avec ses conséquences
sur l’emploi, le service…
Ce n’est pas aux postiers, qu’ils soient actifs ou retraités, ni aux sous-traitants et encore moins
aux usagers de payer les erreurs stratégiques des actionnaires quand ceux-ci perçoivent
dividendes et rachat d’actions.
Les actionnaires du groupe La Poste n’en démordent pas, pas d’autres solutions pour eux que
de continuer à investir à tout va, quel que soit le secteur d’activité au détriment de la qualité de
service et des missions de Service Public dévolues à La Poste qui elles, doivent compter sur
les subventions de l’Etat actionnaire…
En quoi le développement à l’étranger sert les intérêts des postiers et des usagers ?
La prime d’intéressement pour les premiers, adossée aux résultats du groupe, variable
financière quand les NAO patinent… Pour les seconds, c’est dégradation du service,
suppression du J+1, fermetures de Bureaux de Poste, augmentation des tarifs (+8% en
2024)…
Les principaux bénéficiaires de ces résultats sont nos deux actionnaires « publics » qui
se distribuent dividendes et autre rachat d’actions…
Et pendant ce temps-là, la rémunération des postiers ne suit pas l’inflation…
Il est utile de rappeler que l’expansion du groupe s’est faite grâce aux
bénéfices dégagés par l’activité courrier, non pour dégager de généreux
bénéfices aux actionnaires quand les postiers peinent à boucler la fin du
mois.
cliquer sur le lien pour lire le tract : resultats semestriels du groupe la poste